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Épisode 1

Une crèche pas comme les autres

Bienvenue à la crèche Vincent Auriol. En immersion, le micro à la main, Héloïse Pierre est partie suivre ces enfants avec les professionnel·les qui les accompagne pour grandir. Vous verrez, c'est une crèche un peu particulière... 

 

Alors fermez les yeux, laissez vous embarquer par les mots des enfants. Ici on est en plein Paris, dans une crèche de la ville, lumineuse, avec de nombreux espace pour les enfants, mais surtout un duo de directrices, Stéphanie et Corinne, qui ont voulu faire les choses autrement.

Épisode 2

À vous de jouer

L’aménagement en crèche est décisif. La manière dont l’espace se découpe et dont le mouvement est fluide permet à chacun et chacune d’expérimenter les différents jeux à sa guise. Ne pas faire de petits coins éloignés les uns des autres, pour permettre que les jeux soient testé par tous les enfants, facilement.

 

Seulement 38% des jeux sont considéré comme mixtes. Donc forcément, les garçons ont tendance à jouer entre eux aux voitures, ballons, constructions et les filles entre elles aux jeux d’imitation, à la poupée, la dînette et la poussette. Non seulement on ne les incite pas à jouer en mixité mais surtout on les guide vers tel ou tel jeu.

 

Ici, cet aménagement a été le fruit de mûres réflexions et d’un moment clé : l’observation de l’existant.

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Épisode 3

Livres en tout genre

78% des livres pour enfants ont un héros masculin, décrit pour ses qualités et défauts, sans précision sur les attributs de genre (on ne dira pas qu’il est beau, brun, en pantalon…), tandis que les personnages féminins sont décrits physiquement à l’aide d’attributs associés aux femmes. Et ce n’est pas que dans les textes, les illustrations permettent aux enfants de reconnaître papa et maman, même quand ce sont des animaux. Comment ça ? c’est simple, maman est maquillée, avec des bijoux et une robe. Le père est neutre.

 

C’est intéressant d’interroger cette représentation que l’on offre à nos enfants dès leur plus jeune âge. Ils apprennent à parler avec les livres et à se comporter en société avec ce qu’on leur montre.

 

Forcément, on ne va pas jeter toute notre bibliothèque, mais on peut aller chercher des histoires différentes, qui raconte autre chose et viennent ouvrir le champ des possibles.

Rire et pleurer

Épisode 4

D’après des études américaines, les petites filles intériorisent un type émotions et les garçons un autre types. Les émotions sont très genrées et cela dès la toute petite enfance.

La colère est acceptée voir encouragée chez les garçons alors qu’elle l’est beaucoup moins chez les petites filles, voire interdite pour certaines. Les émotions fortes comme la joie ou la tristesse peuvent être interdites aux petits garçons sous peines d’insultes homophobes et sexistes.

On apprend donc très tôt aux enfants à extérioriser ou intérioriser telle ou telle émotion. Pour ne pas se faire moquer par les adultes et assurer leur intégration sociale, ils vont progressivement se couper de leurs émotions et diminuer leurs expressions.

 

En gros, ils apprennent dès tout petit comment c’est de se comporter en fille ou garçon : est-ce que je pleure ? est-ce que je crie ? est-ce que je dis que j’ai mal ? est-ce que je demande un câlin ?

 

Si le rôle des adultes dans cet apprentissage est évident, les livres jeunesses véhiculent aussi des stéréotypes autour des émotions.

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Épisode 5

Les parents

Quelle est la place du parent en crèche ? En voilà une bonne question ! Ici, tout est fait pour créer un environnement éducatif et émotionnel autour de l’enfant, parents et professionnels forment un vrai eco-système. Les parents racontent les activités faites en famille et les pro transmettent les journées, les activités favorites de l’enfant et ses gouts.

 

Forcément donc, lorsque la crèche travaille sur les stéréotypes de genre dès l’enfance, cela impact les parents… et vice versa ! Les pros et les parents échangent donc régulièrement sur le sujet, se posent ensemble des questions. Bien sûr, pour certains parents c’est un sujet dont ils ne veulent pas parler, et c’est ok. Pour Corinne et Stéphanie, il s’agit de semer des graines et provoquer des questionnements.

Être et paraître

Épisode 6

Etre et paraître est un sujet important dès la crèche. Les enfants reproduisent ce que nous faisons et surtout ils intègrent chaque mot et intonation à leur égard. Souvent, sur ce sujet, c’est assez inconscient. Plusieurs organismes de formation proposent de filmer ou d’assister sans dire un mot pendant plusieurs jours afin de relever les différentes manières de parler. La plupart du temps avant le rendu de l’expérimentation, les adultes pensent s’adresser exactement pareil aux filles ou aux garçons… et bien ce n’est pas le cas.

La plupart d’entre nous avons un biais qui nous invite à dire aux filles de faire attention à leurs habits, leur main, leur cheveux … alors que nous rouspettons un garçon qui se tâche. La nuance est petite mais capitale. 

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Épisode 7

Le Corps

Dès tout petits les enfants sont curieux à propos de leur corps. Ils explorent donc autant leurs organes génitaux que leurs doigts et leurs orteils. Les garçons découvrent leurs organes génitaux vers 8 mois et les filles, vers 10 à 12 mois.

Forcément, cela fait émerger des questions d’enfant en crèche. Ici, on répond simplement avec les vrais mots qui décrivent les différentes parties du corps de l’enfant.

Encore une fois, on assiste ici à la force de cette crèche : le travail d’équipe. Bien évidemment cette discussion autour du corps n’est pas évidente, et elle ne l’est pour personne !

Pouvoir échanger avec d’autres pros sur les bonnes pratiques et les manières de faire permet à chacune de se sentir plus à l’aise et en confiance pour accompagner l’enfant.

Le langage des adultes

Épisode 8

C’est notre dernier épisode et pourtant l’un des plus important… le langage, notre langage ! La manière dont nous parlons aux enfants à un impact direct sur eux… car nous ne parlons pas pareil à une fille et un garçon.

On utilise par exemple pas les même adjectifs : On parlera plus facilement de “grand”, “fort” pour les garçons et “belle, mignonne et gentille” pour les filles. Pareil pour les surnoms… quand on auto-analyse nos réflexes c’est assez fou.

On utilise principalement un langage instrumental avec les garçons versus un langage plus émotionnel avec les filles

Pour moi, ça a été l’un des axes les plus difficiles avec mon enfant : réussir à lui parler naturellement, trouver les surnoms affectifs et doux, qui me viennent de mon enfance, sans pour autant l’enfermer dans une case. J’ai donc diversifier doucement mes surnoms. Parfois un “ma princesse” sort de ma bouche, et c’est comme ça !

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